GOSSIPIUM 5.0 est une installation composée de 4 pièces
GOSSIPIUM 3.0 et 4.0, sculpture textile, 2019-2020
Présence Golem ou Etre « variant », Technique mixte, textile et objets du quotidien, 2021.
Série Rencontre graphique avec GOSSIPIUM 4.0 , Tapis de verre, composé de 21 dessins, Dimensions variables 21×29,7 et 30×40, sur papier aquarelle, mine graphite, hybridation chromatique et galaxie filaire, 2020-21 .
Autoportrait Impudique, Hybridation numérique Hybridation textile, (Crosnes) et portrait d’enfance, impression directe sous verre acrylique, 2015.
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Propos
Ema Eygreteau explore les eco-systèmes à l’échelle microscopique et macroscopique. Son travail relie l’infiniment grand à l’infiniment petit, le visible à l’imperceptible, la surface à l’intérieur, pour créer des mondes en devenir et en évolution constante qui se jouent des échelles. Microbiote cutané, épiderme, imagerie scientifique de végétaux ou de cellules humaines sont ses sources d’inspiration. Peut-être que ce qui l’intéresse est la souche, ce par quoi tout commence, se développe, grossit ou grandit. Elle cultive son œuvre, comme une scientifique cultiverait une cellule en laboratoire avec la même rigueur auxquelles se mêlent l’instinct et l’intelligence de la main. De là, adviennent de nouveaux agencements. Elle aime à manipuler une multiplicité de matériaux. Ses mains la guide, depuis le fils d’une pelote de laine à la mine d’un crayon, en passant par la photographie ou la transformation de collants – cette seconde peau – en créations hybrides. Textiles, dessins ou photomontages sont ses médiums de prédilection pour des installations colonisatrices qui lui permettent de s’exprimer à travers différents gestes : tisser, coudre, dessiner, assembler, composer. Entre le beau et le monstrueux, son œuvre attirante et colorée comme un végétal pourrait l’être, peut aussi être inquiétante et repoussante en nous rappelant nos intérieurs de chairs, nos humeurs et nos fluides. Les sculptures textiles « Crosnes » et « Gossipium », sont les pièces centrales de sa recherche à la fois tumorales, bénignes et malignes, constructrices et destructrices. Elles relatent les maux du corps et sont également propice à l’écriture de nouveaux récits plus salvateurs, entre réalité et fiction. La plongée dans le moléculaire charnel ou végétal, nous invite à prendre conscience de notre condition primaire, de notre état d’être terrestre, physique et psychique, en interconnexion permanente à notre terrain d’existence. Devenir-corps, c’est devenir-monde, c’est devenir-galaxie : « Chaque multiplicité est symbiotique, et réunit dans son devenir des animaux, des végétaux, des micro-organismes, des particules folles, toute une galaxie. »*
NADIA RUSSELL KISSOON
* Gilles Deleuze et Felix Guattari, « Capitalisme et schizophrénie 2, Mille plateaux », chapitre « Devenir-intense, devenir-animal, devenir-imperceptible », page 312, Les éditions de minuit, 1980.