Installation sur l’Identité génétique et filiation. Machine à coudre ancienne, œufs d’oies, crochet, fil rouge. 80x40x120cm, Vue d’exposition Citadelle de Blaye. Nartex.33
2021
Pr
Regard sur l’homme dans sa quête originelle et son besoin de saisir l’étiquette identitaire. La machine à coudre ancienne propose un regard sur la filiation. A l’image des trois Parques dans la mythologie grecque cette œuvre filaire se construit et se déconstruit. Elle se déploie comme en une œuvre en devenir qui se noue, se dénoue, se rompt, s’étend, se détend…La technique du crochet tout comme le choix des matériaux, œuvrent comme des schèmes de « filiation ». La présence d’œufs d’oie blancs immaculés rappelle la dimension sacrée de la fragilité de l’identité. Chacun contenant une identité sexuelle définie et/ou indéfinie venant ainsi faire échos à la question de l’identité sexuée imposée par une norme sociétale. L’œuf ou matrice d’incubation clos et opaque se présente comme un espace des possibles jusqu’à son éclosion. On ne sait ce qui peut en sortir. Dans un dialogue entre la présence/absence de la figure initiatique de la grand mère, l’ensemble propose un travail feuilleté en lien direct avec le questionnement de la filiation compris au sens propre ascendant/descendant mais aussi au sens figuré. « Assieds-toi près de moi et regarde, tiens ton crochet dans la main droite, enroule un fil de coton autour, fais une boucle. De la main gauche, tends le fil et viens le piéger avec la griffe de ton crochet. Ton geste doit être souple mais régulier, la tension du fil toujours la même sans quoi ton ouvrage ne sera pas esthétique. Ensuite, tu répètes le geste… » ( « A ma grand mère », extrait du texte écrit en 2018) Poste de travail, Mémoire du geste actionné par la main de l’homme, la machine à coudre devient l’objet impossible qui donne naissance à des êtres improbables questionnant le genre. Symbolique d’une intrusion contrainte, elle rappelle les seringues de PMA. Elle devrait coudre. Elle crochète. Cordons, tissages, fils donnent forme à l’indéfini.
Ema EYGRETEAU